Ateliers culturels et expositions

Les différents styles

D’une façon générale, selon l’école Ikenobô, chacun des styles Shōka shofutai, Nageire et Moribana peut se décliner en deux grandes versions :

• Hongate : au sein des habituations comme des autres constructions, l’entrée se trouvait à la droite du Tokoma (alcôve d’honneur). Les compositions réalisées pour accueillir le visiteur, dans l’entrée, étaient donc réalisées dans la version Hongate, soit plus ouvertes dans la direction du visiteur. Cette version est la plus souvent enseignée. En France, par exemple, les compositions peuvent être souvent disposées à la droite de la cheminée.
• Gyakugate : c’est la version inverse (« Gyaku » signifie en effet « inverse »).

Dans les styles Nageire et Moribana, il y a 3 positions différentes, qui correspondent à 3 niveaux d’inclinaisons différentes : la position droite, oblique et en cascade.

Créé en 1462, par le grand maître Senkei Ikenobô en même temps que furent formulées de façon très précises les règles de l’arrangement floral, le Rikka est un style de composition de forme pyramidale de laquelle partent 7 ou 9 lignes (7 lignes pour les Rikka classiques et 9 lignes, pour les Rikka depuis le XVIIIe siècle) censées représenter l’Univers. Leur composition est toujours comprise dans un triangle (trilogie) qui représente le mont Shumisen (ou Sumeru), montagne axiale symbole du cosmos et objet du culte bouddhiste. Le Rikka se caractérise également par des compositions en harmonie avec l’environnement dans lesquelles ces compositions sont placées. Autrefois beaucoup pratiqué dans les monastères bouddhistes, les maisons aristocratiques et les palais seigneuriaux, ce style est de moins en moins pratiqué sauf au sein de l’école Ikenobô, dans laquelle il est enseigné uniquement aux élèves ayant atteint le 5e et avant-dernier grade.

Shôka - 生花 – fleurs naissantes

Apparu au XVIIIème, le style Shôka correspond à une simplification du style Rikka. C’est à cette époque que l’art de l’arrangement floral commença à être pratiqué par les femmes.  Dans ce style plus populaire, le concept de trilogie est toujours central, mais il est obtenu à partir d’un type ou de deux types de végétaux différents. De plus, au niveau de la symbolique des trois tiges de base, un changement s’est opéré, en comparaison avec le Rikka : les trois éléments de base représentent en effet désormais le Ciel, la Terre et l’Homme (Ten-chi-jin - 天地人). Construit à partir des trois éléments représentant l’univers (Ciel, Terre, Humanité), le Shôka symbolise l’évolution et le changement perpétuel de la vie à travers les saisons. La fuite du temps, les différents stades de la vie y sont suggérés par le choix et l’état des végétaux : l’avenir est traduit par l’emploi des boutons, des jeunes feuilles, le présent par le recours à des fleurs plus ouvertes, le passé par l’utilisation de feuilles jaunies ou par les fruits des fleurs (fruit du lotus).

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Shôka shofutai

Le style Shôka Shofutai est considéré comme un style classique, au sein de la catégorie des Shôka.

Kabu-wake - 株分け – Souches séparées

Les compositions de style Kabu-wake correspondent à des réalisations de type Shôka et, plus spécifiquement, Shôka Shofutai. Dans celles-ci, les 3 éléments principaux sont séparés en deux souches (deux groupes de végétaux) séparées par un espace entre deux groupes séparés de végétaux. On utilise donc deux piques-fleurs.

Nageire - 投げ入れ - fleurs jetées

Consécutivement à l’apparition de la Cérémonie du thé, au XVIème siècle, le style Nageire voit également le jour. Selon certaines sources, il aurait été développé par le maître de thé Sen no Rikyū. Ce style, très simple, orne le Tokonoma, dans la pièce conçue spécifiquement pour la cérémonie du thé. Simplifié à l’extrême, cet arrangement floral est censé être la transposition d’une fleur dans son état naturel. Réalisé généralement dans un vase haut, ce style d'ikebana est encore pratiqué de nos jours. De nombreuses compositions ne sont formées que d’une seule branche, une seule fleur, comme « jetée telle quelle dans le vase ». De par sa fonction, le Nageire suit forcément les saisons. L’inclinaison de la branche, de la fleur penchera invariablement vers les invités ou face à eux. Le Nageire représente la démarche de la vie. Sans artifice ni correction, il est spontané dans son exécution.

Shôka shinputai

Le style Shôka Shinputai fait partie des Shôka. Apparu environ dans les années d’après-guerre, il est donc plus moderne que le Shôka Shofutai.

Moribana - 盛り花 – fleurs accumulées

Le style Moribana apparaît au XIXème siècle, suite à l’ouverture du Japon à l’Occident, dans la mesure où il a la particularité, d’une part, d’utiliser des fleurs d’origines occidentales et, d'autre part, du fait de l'occidentalisation du mode de vie japonais. Le style Moribana, créé par Ushin Ohara (1861 – 1914), à l’origine de l’école Ohara, crée une nouvelle forme de liberté dans l'arrangement floral : utilisé également pour les jardins, ce style moderne peut être apprécié quel que soit son emplacement et peut être adapté à la fois aux circonstances officielles (cérémonies) qu’aux circonstances non-formelles (décoration de pièces de style occidental et des entrées des habitations et pas seulement réservé à la seule ornementation du tokonoma) Le Moribana, composé dans un vase bas peu profond, recourt à un kenzan, un support plat, placé au fond du contenant et hérissé de nombreux pics dans lesquels sont plantés les végétaux pour les faire tenir selon la déclivité souhaitée. Souvent élaboré avec trois végétaux différents, dans cet arrangement floral on respecte la manière dont poussent les végétaux en fonction du climat et de la saison. Il est considéré comme l’ancêtre du style Jyûbana.

Jiyūka - 自由花 – fleurs libres

Le style Jyûka est un style plus moderne et plus libre que les précédents, apparu au XXe siècle. C’est actuellement, le style le plus pratiqué. Pouvant également utiliser des fleurs occidentales, il est réalisé dans un vase bas. C’est un style libre, qui laisse à son créateur la possibilité de donner libre cours à sa créativité, dans le respect, toutefois, des bases fondamentales de l’ikebana (asymétrie, contraste, harmonie, caractéristiques des éléments et vivacité). Tout en étant libre, les fleurs de ce type d’arrangement pouvant être également transformées, les arrangements de style Jiyûka sont tout de même définis par une structure verticale, horizontale ou en diagonale.

Les bienfaits secondaires pour les participants 

Ces ateliers, au-delà de l'apport technique et pédagogique sur la réalisation de compositions florales japonaises, permettent à chacun des participants de :

• expérimenter un moment de calme et de concentration,
• parvenir à un état de "lâcher prise" à travers le maintien d'une posture et la répétition de gestes,
• se  détendre,
• stimuler et développer sa créativité,
• faire travailler d'autres parties de son corps et de son cerveau habituellement sollicitées autrement,
• faire l’expérience d’une création  personnelle dans le cadre d’un groupe,
• présenter aux autres ses réalisations dans un climat bienveillant, sans jugement "compétitif",
• ressentir l’importance du savoir-être ensemble pour mener à bien une évolution interne sur le long terme,
• renforcer sa confiance en soi et dans sa capacité de progresser dans ses réalisations,
• s'exprimer sur ses expériences et les partager.

Notre article "Les bienfaits de l'ikebana" est accessible sur notre Wiki Japon.

Le professeur : Akiko Gishi

Professeur d’Ikebana diplômée de l’école Ikenobo, Akiko fait découvrir et enseigne depuis 2004 en France l’art de l’arrangement floral japonais. A travers des cours, des démonstrations et des présentations, elle s’efforce de faire connaître et de faire partager toute la beauté esthétique et intérieur propres à la réalisation d’un ikebana. Akiko est par ailleurs habilitée à faire passer les grades Ikebana de l’école Ikenobo.

Message d'Akiko :

« Je serais ravie de vous transmettre cette culture et de partager avec vous toute l’émotion florale. »